CH.1 - Projet 1VJ - On commence où ?
Contexte :
Aujourd’hui, on va essayer de vous proposer un contenu qui change des articles habituels. On n’est pas encore sûr de la forme que cela va prendre, mais l’idée est de publier régulièrement nos aventures sur la rénovation d’une Ténéré 600 1VJ de 1986. À l’heure actuelle, elle est complètement en pièces, et la rouille a déjà quelques années d’avance sur nous…
J’ai récupéré cette grand-mère en vendant ma XTZ 750. Le mec qui me l’a achetée avait ce tas de ferraille dans son garage et n’avait jamais trouvé le temps de se lancer dans sa rénovation. Seul point positif : il avait déjà acheté un nouveau piston. Sinon, toute la moto est dans des bacs en plastique, les carénages ont bien morflé, il va y avoir du taf.
L’objectif est de remonter une moto roulante, avec un aspect propre, sans viser l’état concours (ce qui n’est pas dans mes cordes de toute façon). Si l’on reprend la théorie du Triangle d’or, popularisée par le philosophe Maurice Garage, pour se lancer dans une rénovation comme celle-ci, il faut du temps, de l’argent et des connaissances. Si on a peu d’argent, il faut compenser avec les deux autres, etc. Dans mon cas, à part du temps, je n’ai pas grand-chose. Heureusement, il existe sur Facebook des groupes qui regorgent d’informations à ce sujet. Je décide donc d’envoyer une demande d’adhésion au plus puissant d’entre eux : le groupe des adorateurs de Jean-Claude Olivier (JCO), le Ténéré French Team. Une fois mon adhésion acceptée, tous les feux sont au vert : je peux me lancer.
Chapitre 1 : État des lieux, kit Restom et un peu d’huile de fourche
La moto est rouillée, sans carte grise, et n’a pas tourné depuis au moins dix ans. Le réservoir est rempli de caramel, les carénages sont décolorés, et je me demande si le premier truc à faire n’est pas mon rappel du vaccin contre le tétanos… Heureusement, l’ancien propriétaire, qui pensait la rénover, avait acheté un second cadre avec carte grise et un nouveau piston pour cette épave.
Il a donc fallu, dans un premier temps, démonter toutes les pièces de l’ancien cadre. Étape assez simple, même si je me rends compte de l’ampleur de la rénovation et de l’état vraiment avancé de certaines pièces (RIP les commodos, le boîtier CDI, le faisceau… la liste est longue). Je dois trouver un angle d’attaque pour lancer le projet et décide donc de prioriser les chantiers.
En effet, l’ancien proprio avait démonté entièrement le moteur pour le refaire, mais il l’a laissé quatre ans dans des caisses en plastique sans jamais y retoucher. Il va donc falloir s’assurer que le moteur tourne à nouveau un jour, sinon le projet tombe à l’eau. Je me rends donc chez Techni Motor pour faire un surfaçage du plan de joint et réaléser le cylindre (coût : 250 €). En parallèle, je lance une grande commande de pièces pour avoir un peu de stock et toujours un chantier en cours.
Liste des pièces commandées :
Kit Restom
Kit stickers
Plaquettes de frein
Kit chaîne (pignon, couronne et chaîne)
Mâchoires de freins arrière
Roulements de colonne de direction
Bougie
Filtre à air
Kit joints moteur
Kit carburateur
Roulements de roue AV/AR
Pneus
Chambres à air
Joints spi de fourche
Soufflets de fourche
Robinets d’essence
Rayons AV/AR
Je trouve aussi sur Leboncoin un faisceau de 1VJ et décide de l’acheter, car le mien n’est pas en grande forme et je n’ai ni l’envie ni les connaissances pour lui redonner une seconde jeunesse.
Premier chantier : la réfection des fourches et du réservoir
Pour cette première semaine, je m’attaque à la réfection des fourches et du réservoir.
Pour les fourches : changement des joints spi et des caches-poussière, nettoyage des tubes à la paille de fer + WD40, brossage des fourreaux à la brosse métallique, puis polissage. Rien de très compliqué, même si la vase au fond des fourreaux a été bien relou à déloger. Après remontage et installation des nouveaux soufflets de fourche, je suis satisfait du résultat : la première étape s’est déroulée sans accroc.
Place maintenant à la rénovation du réservoir et des carénages. Le réservoir a bien vécu : un gros impact sur le côté droit, des robinets HS, et à l’intérieur coule un caramel bien épais qui donne envie d’en acheter un autre sur Leboncoin. Mais comme le prix des réservoirs de 1VJ est indexé sur le cours de l’or, pas le choix : il faut restaurer.
Après avoir demandé l’avis de plusieurs professionnels pour débosseler le réservoir, je choisis de le laisser tel quel et de réaliser un kit Restom avant de poncer l’extérieur.
Pour le kit rien de bien sorcier, un dégraissant qu’il faut laisser agir plusieurs heures et remuant régulièrement, puis idem avec une solution acide qui retire la rouille.
Après ces deux étapes, l'intérieur à retrouvé de son éclat et après de nombreux rinçages je peux attaquer la résine. C’est l’étape la plus délicate puisqu’il faut garder son réservoir en rotation pendant plus d’une heure pour que la résine couvre bien toutes les parois. D’autant plus compliqué que le réservoir est divisé en deux compartiments, j’ai donc dû réfléchir un peu…
Fin du chapitre 1.
Résumé :
Le haut moteur est chez un professionnel pour réalésage et surfaçage.
Les fourches sont comme neuves.
L’intérieur du réservoir brille de mille feux.
À ce moment-là, j’étais encore insouciant et plein de motivation… Dans le chapitre 2, nous verrons l’importance du Triangle d’or et la prévention du burn-out dans un atelier moto.