L’Enduropale, une course pas comme les autres
En 1975, Thierry Sabine, célèbre pilote et organisateur (qui organisera le Dakar 3 ans plus tard en 1978), souhaite adapter les courses d’enduro géantes qui existaient déjà aux USA. Inspiré notamment par la mythique Elsinore, où y a couru Steve McQueen pour ne citer que lui. À l’instar de l’Elsinore, l’idée est de lâcher un grand nombre de pilotes sur des motos cross dans la ville, puis de les emmener dans l’élément le plus complexe pour un pilote et sa machine : le sable.
La première édition est une réussite avec 286 pilotes qui se présentent sur la ligne de départ. La course se nomme alors “Enduro des sables”, le parcours fait alors autour de 25 kilomètres et passe par la plage du Touquet et va jusqu’aux dunes de Stella-Plage. C’est Jacques Vernier qui s’imposera pour la première édition sur une Ossa Desert 250.
Petit à petit, les grands constructeurs portent de l’intérêt pour cette course et montent des teams pour y participer et gagner cette épreuve. KTM y participera en 1981 en amenant son pilote hollandais Kees Van der Ven. Il s’imposera en 1982 pour sa deuxième participation avec son 250, puis sur les quatre suivantes (1982-1986), devenant l’une des premières légendes de cette course mythique.
La course a bien failli s’éteindre en 2005, des contestations écologiques liées à la dégradation des dunes et de l’environnement. Finalement, en 2006, il fut trouvé une solution « de conciliation » en adaptant le parcours à la plage et en évitant de ce fait les dunes. L’enduro du Touquet prit alors son nom actuel : « Enduropale ». Organisé en février lors des grandes marées afin de laisser le plus de place aux pilotes sur la plage, l’Enduropale, surnommé affectueusement “l’enfer du Touquet”, accueille plus de 1200 pilotes sur 3 jours de courses. Grande fête populaire avec des centaines de milliers de spectateurs et réel moment fort pour la ville du Touquet. La course mêle pilotes pros et amateurs en tout genre, appelés poireaux.
Ne manquez pas le vendredi, la course vintage, d’une durée de 1h sur un circuit raccourci. C’est l’occasion d’admirer de magnifiques machines 2T et 4T pré-1996. On y retrouve de tout, même si les 500CR, 250CR et 250YZ sont souvent représentées en nombre. Certains pilotes pros (retraités ou non) aiment également participer au vintage, comme par exemple Adrien Van Beveren (vainqueur en 2014-2015-2016) et maintenant pilote Honda au Dakar, Tom Pagès (FMX) ou encore Arnaud Demesteer (7 fois vainqueur de l’épreuve reine).
En 2024, c’est David Herbreteau qui s’est imposé au guidon de son 500CR. À voir qui s’imposera cette année !